LE DÉVELOPPEMENT D'UN AUTRE SENS FACE A LA CÉCITÉ
A - LE CERVEAU ET LES SENS : STRUCTURE DU CERVEAU.
Notre cerveau se compose de 2 hémisphères (droit et gauche).
Il est également divisé en plusieurs zones appelées des lobes qui ont chacune
un rôle bien spécifique.
A l’intérieur des lobes il existe des aires. Ces aires sont spécialisées dans certaines fonctions. Chaque aire appartient à un lobe. Le lobe regroupe dans une même partie du cerveau les aires qui fonctionnent ensemble ou bien qui ont des sens communs. Ainsi, on peut avoir plusieurs aires dans un même lobe ou bien se contenter d’une seule aire par lobe.
Les aires entre elles sont indirectement liées et
fonctionnent ensemble malgré leurs différentes fonctions.
Le cerveau est divisé en quatre parties:
Devant au niveau du
front se situe le lobe frontal. Il se compose de l'aire motrice qui sert
à contrôler la parole, la coordination des mouvements ainsi que les muscles
fins (bouche, lèvres, doigts, œil...).
A l'avant de cette aire, se trouve l'aire préfrontale qui permet de penser et de planifier les mouvements plus complexes.
A l'arrière se trouve le lobe occipital. C'est celui-ci qui va nous intéresser particulièrement car il est composé de l'aire visuelle. Cette aire permet de détecter les signaux visuels. Toutes les informations apportées au cerveau en rapport avec la vue sont envoyées et traitées dans ce lobe.
En bas du cerveau se trouve le dernier lobe : le lobe temporal. Il est composé de trois parties : la partie auditive, qui détecte et traite tous les signaux, l'aire de Wernicke, qui se charge d'interpréter le sens des synthèses, et la partie mémorielle qui permet de stocker à court terme des idées perçues.
Nous allons principalement nous intéresser au lobe occipital.
Tout d'abord il y a la reconnaissance des formes par confrontation avec les images contenues dans la mémoire visuelle. Puis il y a la détermination de la distance ainsi que le création du relief par fusion des images différentes de chaque œil. Le cerveau capte également les couleurs et l'intensité de la lumière grâce aux cônes et aux bâtonnets.
Le champ visuel est divisé en deux. Les images perçues par les yeux sont transmises par des signaux dans les nerfs optiques qui se croisent en un point. Ceci est appelé le chiasme optique. Pendant la décussation (croisement en forme de X) les deux parties des fibres optiques sont chacune séparées en deux où chaque moitié ira dans chaque fovéa.
Les deux moitiés circulent dans le tractus optique et dans le cortex visuel primaire.
Ici le traitement de l’information visuelle est assuré par le côté opposé (l’œil gauche voit ces perceptions interprétées par l’œil par l’hémisphère cérébral droit et inversement.)
Comme dit précédemment, la cécité est une conséquence de maladie, d’un handicap ou survenue à la naissance.
Nous allons donc nous intéresser au fait qu’un autre sens se développe ou non lorsque la personne souffre de cécité.
B - LE DÉVELOPPEMENT DU TOUCHER
Une personne qui a perdu la vue à cause de l’âge, de la maladie ou bien de naissance a la possibilité d’apprendre le braille. Mais qu’est-ce que c’est ?
Louis Braille (1809-1852)

Son inventeur, le Français Louis Braille, a perdu la vue à la suite d’un accident.
Depuis, de nombreuses associations pour aveugles portent son nom.
Se pose alors la question principale, une personne privée de la vue développe-t-elle (plus fortement) un autre sens ?

Pour répondre à notre problématique deux personnes du groupe ont interrogé des personnes atteintes de la cécité à l’association des Auxiliaires des aveugles à Paris.
Notre expérience est un sondage sous forme de questionnaire que nous avons proposé aux bénévoles de cette association.

Nous avons ensuite présenté les résultats obtenus sous forme de diagramme circulaire présenté ci-dessous.
Par la suite nous leur avons demandé si elles avaient appris le braille et parmi les personnes qui l’ont appris, nous leur avons demandé en combien de temps elles l’avaient appris :
Grâce à ces résultats, nous avons émis l’hypothèse :
Les personnes étant nées sans la vue apprenaient plus rapidement le braille que les personnes étant devenues aveugles par accident.
Grâce à ces deux tableaux nous avons pu faire la moyenne des différentes séries.
La moyenne de la série (1) est 5,6 mois
La moyenne de la série (2) est 11,5 mois
Nous observons que les personnes souffrant de cécité dès leur naissance ont tendance à apprendre plus rapidement le braille que les personnes devenues aveugles par accident, notre hypothèse est donc vérifiée.
C - LE DÉVELOPPEMENT DES AUTRES SENS FACE A LA CÉCITÉ.
Suite à la lecture d’une affirmation de Beaulieu-Lefebvre, lue sur Internet qui est :
« Si vous entrez dans une pièce dans laquelle du café est en train de couler, vous chercherez rapidement où se trouve la machine à café. Cependant, l’individu aveugle qui entre dans la même pièce n’aura que l’odeur du café comme information. Par conséquent, cette odeur deviendra très importante dans leur représentation spatiale. »
Nous avons mené plusieurs expériences où nous privions nos sujets de la vue et nous leur faisions utiliser un autre de leurs sens.
L’expérience suivante prive nos sujets de la vue, les incitant à utiliser seulement leur odorat.
Expérience
Pour cette expérience nous avons choisi 5 sortes d'épices : du poivre, du curry, du cumin, de la cannelle et du paprika.
Nous avons versé des petites doses de chaque épice dans des gobelets blancs numérotés de 1 à 5 puis nous les avons recouverts afin que les différents sujets ne puissent pas voir la couleur de l’épice. Le sujet sentira chaque épice une par une et devra associer la boite de l’épice au gobelet correspondant. Nous avons créé une ouverture sur le côté permettant au sujet de sentir les épices mais par lequel il ne peut pas voir de quelle épice il s’agit.
Pour vérifier son choix nous regarderons en-dessus des boîtes et des gobelets si les numéros sont identiques. Si oui, le sujet a bien associé les deux, sinon il s’est trompé.
Résultats : 0 = mauvaise réponse 1 = bonne réponse
Nous observons, d’après les résultats, que sur 50 réponses données en tout il y a :
15 mauvaises réponses (6 : femmes contre 9 : hommes) et donc,
35 bonnes réponses (19 : femmes et 16 : hommes).
Pour ces résultats nous avons calculé le moyenne m de de chaque série (homme et femme) et nous avons obtenu les résultats suivants :
La moyenne des résultats des hommes est de : 3,2 sur 5
La moyenne des résultats des femmes est de : 3,8 sur 5
Cela signifie que les femmes ont donné plus de bonnes réponses que les hommes dans cette expérience.
Cependant, nous émettons l’hypothèse que les femmes reconnaissent mieux les odeurs grâce à leur manipulation quotidienne et répétée lors de préparation de repas ou autre.
On peut donc en conclure que malgré l’absence de vision, nous arrivons à reconnaître les odeurs grâce à l’odorat qui joue donc un rôle important quand une personne est privée de la vue. De plus nous en déduisons qu’avec de l’entraînement pour reconnaître des odeurs, cela devient plus simple.